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Métaphore «Votre vie comme un film»

Imaginez que votre vie est un film. Bien des épisodes ont déjà été tournés, ils sont «dans la boîte» et on ne peut plus rien y changer. Mais le film continue. A l'instant où vous me lisez, vous pouvez imaginer une caméra cadrant votre visage devant l'écran, ou vos mains sur la souris. Quand vous quitterez la pièce pour rejoindre ceux que vous aimez ou retrouver votre solitude dans un autre lieu, la caméra pourrait vous suivre.

Imaginez maintenant que vous n'êtes plus simplement un personnage dans ce film, mais la metteuse en scène. On vous met à disposition une actrice qui va jouer votre rôle, et vous pourrez lui donner les instructions que vous voudrez. Vous pourrez lui dire exactement comment elle devrait se déplacer, ce qu'elle devrait faire avec ses bras et avec ses mains, ce qu'elle devrait dire. Votre pouvoir sera toutefois limité : Vous ne pourrez pas aller voir le scénariste pour lui demander de revoir sa copie et de la rendre moins cruelle. Et vous ne pourrez pas diriger les autres acteurs. La maladie, le deuil, l'échec, vous n'y pourrez rien changer, pas plus que vous ne pourrez obtenir de votre mari, de vos enfants ou de votre patron qu'ils se comportent comme vous le souhaitez.

Dans cette situation difficile que la vie a mise devant vous, quelles instructions donneriez-vous à l'actrice pour que le film de votre vie ressemble davantage à ce que vous aimeriez en faire ?

Regardez si vous pouvez préparer, pour une situation problématique dont vous savez qu'elle revient souvent, des instructions pour l'actrice et, le moment venu, les suivre, même si la voix dans votre tête qui est souvent (mais pas toujours) de bon conseil vous dit «ce n'est pas le moment, pas cette-fois ci, il y aura sûrement une occasion plus favorable...» Vous pouvez aussi utiliser cette métaphore comme une sorte de «lampe d'Aladin» que vous pourriez frotter dans les situations difficiles pour vous donner un peu de distance, un peu d'espace, et prendre vous-même, en mode «manuel», le contrôle de vos jambes, de vos bras et de votre bouche plutôt que de laisser le «pilotage automatique» de vos pensées et de vos émotions vous enfermer dans la répétition d'un rôle qui ne correspond pas à ce qui est cher à votre coeur.

Ah, juste encore un truc. Quand je leur propose cette image, mes patients me disent souvent qu'ils diraient à l'acteur d'«avoir confiance en lui», d'«être détendu» ou «de se dire que tout ira bien». N'oubliez pas que vous pouvez piloter ses mouvements, et pas ce qu'il pense ou ce qu'il ressent. Il faudra faire semblant, alors ? Si vous avez eu cette pensée, pouvez-vous la reconnaître comme un passager venu du fond du bus pour s'assurer que vous allez bien continuer à tourner en rond sur les mêmes vieilles routes ? C'est sûr que quand on essaie pour la première fois des mouvements inhabituels, le résultat peut manquer de fluidité et paraître peu naturel. Si vous pratiquez encore et encore, vous devriez finir par gagner en spontanéité. Et si ce n'est pas le cas... Je vous propose de méditer cet aphorisme que nous devons (je crois) à la plume alerte de Hank Robb : Si une chose mérite d'être faite, il vaut la peine de la faire, même mal. Si une chose ne mérite pas d'être faite, il ne vaut pas la peine de la faire, même bien.

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