L'ACT (thérapie d'ACceptation et d'engagemenT, à prononcer comme le mot «acte») est une psychothérapie cognitivo-comportementale appartenant à ce qui a été décrit comme la troisième vague des thérapies comportmentales et cognitives. Elle repose sur une théorie du langage (la théorie des cadres relationnels) élaborée en continuité avec les efforts de B.F. Skinner pour développer une approche scientifique du comportement humain. Comme toutes les thérapies comportementales, l'ACT attache beaucoup d'importance à la validation empirique des principes qui la fondent et à la documentation de son efficacité par l'expérimentation clinique.
Plutôt qu'une nouvelle psychothérapie, l'ACT peut être comprise comme une nouvelle façon de concevoir la psychothérapie. L'ACT ne s'inscrit pas «contre» la thérapie cognitive, la psychanalyse ou les thérapies existentielles; elle leur emprunte d'ailleurs bon nombre de techniques qu'elle intègre dans un cadre conceptuel original s'appuyant sur une philosophie contextualiste fonctionnelle.
Toute psychothérapie vise à un changement. La théorie des cadres relationnels explique comment les modalités de fonctionnement du type particulier d'intelligence que ses capacités langagières confèrent à l'être humain impliquent inévitablement un niveau élevé de souffrance dans un large éventail de situations. L'ACT cherche à favoriser l'acceptation des événements privés (pensées, images, sensations) désagréables dans les situations où leur évitement conduit au renoncement à des actions correspondant aux valeurs choisies par la personne ou à la persistance dans des actions contraires à ses valeurs. L'ACT vise ainsi à augmenter la flexibilité comportementale.
L'intelligence verbale, ressource adaptative principale de l'humanité dans la lutte pour la survie fonde aussi la possibilité pour l'être humain d'orienter son comportement en fonction de valeurs offrant des perspectives allant au-delà d'expériences de satisfaction à court terme. Le travail sur les valeurs constitue un des aspects importants de la thérapie. Prendre un engagement, c'est choisir maintenant une attitude future dont on sait qu'elle pourra entraîner un inconfort à court terme mais contribuera à la direction qu'on souhaite donner à sa vie.
Paradoxalement, l'intelligence verbale fonctionne aussi comme un système restreignant considérablement les capacités de l'être humain à contacter le moment présent et elle lui ouvre la possibilité d'éviter non seulement des situations extérieures dangereuses mais aussi des états intérieurs désagréables. Cet évitement d'expérience joue un rôle important dans le développement et le maintien des problématiques définies par les nomenclatures psychiatriques comme des troubles anxieux, des troubles dépressifs ou des troubles de la personnalité.
Le langage demeure le principal moyen de communication entre thérapeute et patient. Le recours à la métaphore et au paradoxe ainsi qu'à des exercices visant à donner l'occasion de faire des expériences plutôt que d'acquérir des connaissances verbales sont largement utilisés par le thérapeute pour développer (chez lui-même comme chez les patients qui le consultent) la capacité d'appréhender en pleine conscience toutes les facettes de l'expérience du moment présent afin d'augmenter la liberté de faire des choix qui ne soient pas restreints par des mécanismes d'évitement ou d'échappement.
Le traitement ne vise pas à changer le contenu des événements privés mais à en modifier le contexte, notamment le contexte de littéralité dans lequel les sons formant un mot ou une phrase acquièrent les fonctions perceptives des réalités qu'ils désignent. Quand ce mouvement réussit, il permet d'accepter plus facilement des événements privés désagréables. L'évitement n'est alors plus la seule issue et l'engagement dans des actions au service des valeurs choisies devient possible.
Pour en savoir plus sur l'ACT, explorez ce petit bréviaire en français. Si vous maîtrisez l'anglais, vous aurez accès à des informations plus complètes sur l'ensemble du site ACBS.