L'être humain a tendance à nager dans ses pensées comme les poissons nagent dans l’eau, inconscients de l’existence de l’eau qui les environnent. Il est facile d'être absorbé par ses pensées au point de ne pas se rendre compte qu’une pensée n’est qu’une pensée, une production du cerveau. Qu’arriverait-il si les poissons devenaient conscients de l’eau?
Au lieu de plonger dans le contenu de ses pensées, il est possible de les envisager comme des pensées qui traversent le cerveau, ni plus ni moins. C’est ainsi, qu’en thérapie, le thérapeute distingue le cerveau de la personne. La personne a des pensées, mais elle n'est pas sa pensée. Il arrive de répéter à toute vitesse une phrase pour faire perdre le pouvoir ou l'emprise d'une pensée sur la personne. La défusion cognitive est une forme particulière d’exposition aux stimuli verbaux de manière à percevoir une pensée pour ce qu’elle est, plutôt que pour ce qu’elle raconte, à percevoir les conceptions de soi-même et des autres comme des conceptions, les évaluations des autres et de soi-même comme des évaluations, etc, et par le fait même, à ne plus considérer le contenu de ces cognitions « si sérieusement » ou comme dangereux, destructif, hostile ou mauvais.
Mais si l'individu n'est pas ses pensées, alors « Qui est-il? » (voir prochaine section du soi contexte)
Adapté du chapitre « The Trouble With Thoughts » dans "Get Out Of Your Mind And Into Your Life" de Steven C Hayes (2005)