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L'alternative au contrôle --- La métaphore des deux boutons de réglage

Imaginez deux boutons de réglage comme celui du « volume » et de l'« équilibrage de haut-parleurs » d'une chaîne stéréo. Le bouton du « volume » représente votre souffrance (dépression, anxiété, etc..) et se déplace de 0 à 10.

Vous vous dites actuellement en venant me voir « cette souffrance est trop élevée, elle est à 10, je veux la diminuer et vous aller m'aider à le faire. » Vous cherchez à baisser le volume de votre souffrance (levez la main droite haut dans les airs et servez-vous de la main gauche pour la tirer vers le bas).

Et s'il existait un autre bouton, caché et difficile à voir? Un bouton pouvant lui aussi aller de 0 à 10.

D'ailleurs, jusqu'à présent, nous avons graduellement préparé le terrain pour que vous puissiez découvrir l'existence de cet autre bouton. Parlons-en et regardons-le. Si c'était le plus important des deux? Celui qui est le seul à faire une différence, car le seul sur lequel vous pouvez agir.

Appelons-le, le bouton de « l'accueil de ce qui m'arrive ». Il répond à la question: À quel point suis-je ouvert à vivre mon expérience du moment telle qu'elle se présente, sans chercher à la manipuler, l'éviter, la fuir, la changer, etc. ?

Lorsque votre souffrance est au degré le plus élevé de 10 (lever la main droite pour le représenter) et vous cherchez de toutes vos forces à la contrôler, à la faire baisser ou à l'enlever, alors vous refusez de vous ouvrir à cette expérience et votre degré d'accueil est à 0.

Parce-que vous ne voulez vraiment pas ressentir de la souffrance, il est probable que ce refus de vivre cette souffrance devienne lui-même une autre souffrance. La souffrance étant élevée et l'accueil étant bas, la souffrance reste bloquée, coincée là et il y a encore plus de souffrance ajoutée.

Vous avez cherché depuis longtemps à contrôler votre souffrance et cela ne fonctionne pas. Ce n'est pas que vous n'êtes pas assez intelligent ou que vous n'avez pas fait assez d'effort, c'est peut-être tout simplement parce-que ça ne fonctionne pas comme cela.

Et qu'en est-il de ce bouton d'accueil? Différemment du bouton de réglage de la souffrance, sur lequel il n'y a pas de contrôle, le bouton de réglage de l'accueil peut bouger tel que vous le choisissez. Cette attitude d'accueil de ses expériences n'est pas une réaction, comme une émotion ou une pensée, c'est plutôt un choix que vous faites.

Ce bouton de réglage de l'accueil était à un degré plutôt bas jusqu'à présent. Le fait de venir en thérapie pourrait être en soi une indication qu'il était réglé au degré le plus bas. Et si on l'augmentait?

En arrêtant d'agir sur le bouton de réglage de votre souffrance, votre souffrance sera basse -- ou élevée. Quand elle est basse, elle sera basse jusqu'à ce qu'elle remonte.... et qu'elle ne soit plus basse.... pour qu'elle redevienne élevée. Quand elle est élevée, elle sera élevée jusqu'à ce qu'elle ne soit plus élevée.... et qu'elle redevienne basse. Cette vague description est le mieux qu'on puisse faire pour décrire le fait d'avoir le bouton de réglage de l'accueil élevé. Il n'y a pas de mot pour le décrire.

Une des chose que votre expérience vous confirme si vous voulez agir sur le bouton de réglage de la souffrance est de mettre le bouton de réglage de l'accueil à très très bas et tôt ou tard lorsque la souffrance arrive, elle reste bloquée et coincée et vous avez encore plus de souffrance. C'est très prévisible. Tout cela alors que vous voulez la baisser. Si vous mettez le bouton de réglage de l'accueil au degré élevé, alors la souffrance aura la liberté de bouger. Parfois, elle sera basse, parfois elle sera élevée, et dans les deux cas, vous resterez à l'extérieur d'une lutte inutile et frustrante qui ne vous amène que dans une seule direction. Ne croyez pas ce que je vous dis, mais ce que votre expérience vous indique jusqu'à présent.

Il pourrait être tentant de vous servir du bouton de réglage de l'accueil pour vous dire que c'est une autre façon indirecte de contrôler la souffrance. Rappelez-vous toutefois que ce que vous ne voulez pas, vous l'avez. Si vous êtes prêt à l'avoir pour vous dire que c'est une manière de vous en débarrasser, alors ce n'est pas « être ouvert à votre expérience ». En accueillant votre souffrance sans chercher à la fuir ou l'enlever --- qu'elle monte ou descende --- vraiment, cela n'a pas d'importance.

Encore une fois, cette attitude d'accueil n'est pas une pensée ou une émotion. Vous ne la trouverez pas non plus en suivant une règle de comment la trouver. Vous la trouverez en le faisant---- en faisant le choix de le faire.

(adapté de "Two scales metaphor" du protocole de "General therapy manual" de Zettle par Cristel Neveu, psychologue)

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