8 cliniques randomisées (ECR) avaient été publiées en 2004 et un nombre équivalent devait l'être de façon imminente (Hayes et al. 2004).
Dans la première étude publiée en 1986 par Zettle et Hayes, 18 femmes souffrant de dépression ont été attribuées de manière randomisée soit à une version précoce de l'ACT (n=6) soit à deux modalités de TCC (avec et sans distanciation cognitive; n=12). Tous les traitements ont consisté en 12 séances individuelles hebdomadaires, ils ont été effectués par le même thérapeute qui avait été formé en TCC par Steve Hayes et dans la première mouture de l'ACT par Steve Hayes. Les deux traitements ont entraîné une réduction significative de la dépression sur l'échelle de Hamilton à la fin du traitement. L'ACT a montré une diminution significativement plus rapide de la croyance dans les pensées dépressogènes et une réduction accrue de la dépression au contrôle deux mois après la fin du traitement.
Dans une ECR publiée en 1989, Zettle et Raines ont comparé trois modalités de traitement en groupe (ACT, TCC complète, TCC sans distanciation cognitive) comportant chacune 12 séances de 90 minutes chez des femmes souffrant de dépression (n=31). Une amélioration significative en fin de traitement et au contrôle deux mois plus tard a été mise en évidence chez les participantes des trois groupes.
Les auteurs ont consacré les années qui ont suivi au développement théorique de leur modèle et de nouvelles ECR n'ont été mises en chantier qu'une dizaine d'années plus tard.
Bond et Bunce ont publié en 2000 une étude portant sur la gestion du stress au lieu de travail. 90 employés (45 hommes et 45 femmes) d'une entreprise du domaine des média ont été attribués de manière aléatoire à un protocole d'ACT, à un programme d'orientation comportementale de promotion de l'innovation (PPI) dans lequel les participants étaient encouragés à identifier et à modifier les événements stressants à leur lieu de travail ou à une liste d'attente servant de groupe de contrôle. Les deux interventions actives ont consisté en 3 séances de groupe d'une demi-journée réparties sur une période de 14 semaines. Sur une échelle de mesure du stress global et sur une échelle mesurant le niveau de santé mentale générale, l'ACT a montré des résultats significativement supérieurs à ceux du groupe PPI et du groupe de contrôle. Les deux interventions actives ont démontré une efficacité comparable en matière de diminution de la dépression et d'augmentation des actions concrètes allant dans le sens d'une réduction des stresseurs au lieu de travail. Le résultat de l'intervention d'ACT étaient médiatisés par une acceptation accrue des pensées et des émotions désagréables.
Dans une ECR publiée par Bach et Hayes en 2002, 80 patients (45 hommes et 25 femmes) présentant des symptômes psychotiques florides ont été aléatoirement attribués soit à un groupe de traitement habituel (TH) soit à un groupe combinant le TH avec 4 séances individuelles d'ACT de 45 minutes. (n=40 par groupe). Les séances d'ACT étaient centrées sur l'acceptation des expériences en rapport avec les symptômes, sur des stratégies de défusion, sur l'importance de faire une différence entre soi-même et ses symptômes et sur l'engagement dans des actions pour réaliser des buts correspondant à des valeurs. Les participants au groupe d'ACT ont montré un taux de réhospitalisations réduit d'environ 50% pendant la période de suivi de 4 mois après l'intervention. D'une manière qui n'est qu'apparemment paradoxale, les participants au groupe d'ACT étaient plus nombreux que ceux du groupe TH à admettre en fin d'étude avoir des symptômes psychotiques. Le taux de réhospitalisation était particulièrement bas dans ce sous-groupe reconnaissant la présence de symptômes. Les participants au groupe d'ACT ont aussi montré au contrôle à quatre mois un niveau significativement diminué de croyance dans les symptômes. Aucun des participants du groupe d'ACT qui admettait des symptômes et montrait en même temps une diminution de la croyance aux symptômes n'a été réhospitalisé.
Zettle a comparé l'ACT à la désensibilisation systématique chez un groupe de sujets (n=24) présentant une anxiété devant les mathématiques. Il a trouvé des réductions équivalentes pour l'anxiété spécifique mais une réduction accrue de l'anxiété-trait dans le groupe soumis à la désensibilisation systématique. Cette étude est jusqu'à présent la seule dans laquelle les tailles d'effet obtenues par l'ACT soient inférieures à celle obtenues avec le traitement de comparaison. Ce résultat provient peut-être du fait que les sujets participant à l'étude présentaient dans l'ensemble un bas niveau de perturbation.
114 sujets polytoxicomanes sous traitement substitutif de méthadone ont été attribués de façon aléatoire à un groupe restant sous traitement substitutif seul, à un groupe recevant 16 semaines d'ACT en groupe et en individuel et à un groupe recevant un programme intensif de sensibilisation au modèle à 12 étapes (ITSF). Au suivi après 6 mois, les sujets du groupe d'ACT (mais pas ceux du groupe ITSF) montraient, en comparaison avec les sujets restés sous traitement substitutif seul, une diminution significativement plus importante du taux d'opiacés objectivé par l'analyse d'urine (Hayes et al. 2004).
Gifford et coll. (2004) ont comparé l'ACT et le traitement nicotinique de substitution (TNS) dans une ECR portant sur 76 sujets tabagiques chroniques répartis de manière aléatoire entre un protocole d'ACT en 12 séances et une substitution nicotinique par patches transdermiques. Les résultats en matière d'abstinence (objectivés par la mesure du taux sanguin de monoxyde de carbone) étaient comparables immédiatement après la fin de l'intervention mais les participants du groupe d'ACT montraient un taux significativement supérieur d'abstinence au contrôle une année plus tard.
Une denière étude (Strosahl et al. 1998) mérite d'être signalée. 8 thérapeutes appartenant à un réseau de santé qui s'étaient portés volontaires pour acquérir une formation en ACT ont été comparés qui ne s'étaient pas inscrits. La formation a consisté en un atelier didactique de deux jours, trois journées de formation clinique centrée sur le manuel de l'ACT et une année de supervision à raison d'une séance mensuelle de trois heures. Tous les patients de tous les thérapeutes impliqués dans le projet ont été évalués au début de leur traitement et 5 mois plus tard et cela avant le début et après la fin de la période de formation des thérapeutes. Les 321 patients évalués formaient un échantillon dans lequel on trouvait pratiquement tous les problèmes de santé mentale. Avant la formation, il n'y avait pas de différence entre les deux groupes de thérapeutes quant à la proportion de patients qui terminaient le traitement après 5 mois ni quant à la manière dont ils parvenaient à gérer le problème qui les avait amenés à consulter. Après la fin de la période de formation, les patients des thérapeutes formés en ACT étaient significativement plus nombreux que ceux des thérapeutes du groupe témoin à avoir terminé leur traitement en 5 mois, à décrire une amélioration de leur niveau d'adaptation et à être d'accord avec leur thérapeute quant à la poursuite ou non de la prise en charge.