1. Le désespoir créateur
1. Le désespoir créateurParfois une personne peut avoir l’impression d’avoir tout essayé dans la vie pour se sentir mieux et que ce sentiment "d'être mieux" ne dure qu’à court terme. Souvent, après avoir dépensé beaucoup d’effort pour changer l’inconfort (en l’évitant, en se raisonnant, en parlant à des amis), la personne peut se dire alors qu’elle n'y arrive pas (parce que le malaise revient toujours) et qu'elle a besoin d'avoir plus de confiance, d’estime d’elle-même, de motivation ou qu’elle est trop anxieuse, déprimée ou qu’elle n’a pas encore trouvé la bonne manière de régler son problème (malgré toutes les méthodes employées). Habituellement, dans les autres domaines de la vie, quand une personne met autant d’effort, elle obtient souvent des résultats. Et pourtant, dans ce cas, la personne persiste à éliminer l’inconfort à tout prix pour répondre à son exigence de se sentir mieux. Mais, qu’est-ce que cette expérience lui révèle? Et si c’était cet entêtement lui-même, le responsable de cette fausse piste?
Le désespoir créateur est cette reconnaissance qu’il est possible de se retrouver dans un cul-de-sac à répéter de différentes façons les mêmes processus mis en place par le cerveau (la fusion cognitive combinée à l’évitement des états internes désagréables). Est-il plus avantageux de considérer toutes les raisons que le cerveau lui raconte ou de s'en tenir à ce que son expérience vécue lui démontre? La première étape du traitement consiste donc à observer les coûts et bénéfices de cet entêtement contre ses états intérieurs désagréables dans le cheminement de ses choix de vie. Pour cette raison, la formule paradoxale de «désespoir créateur» est employée.
Inspiré du chapitre « Creative Hopelessness » dans "Acceptance and Commitment Therapy" de Steven Hayes, Kirk Strosahl et Kelly Wilson (1999)